Avec son troisième roman, Valentin Musso signe un polar historique qui se lit avec plaisir, malgré le caractère sordide de l’intrigue. Nous sommes à Nice en 1922 (à la même époque que Le Sang des bistanclaques d’Odile Bouhier). Deux prostituées ainsi que de jeunes garçons sont assassinés avec une mise en scène qui convainc la police que le meurtrier – bientôt surnommé « l’Ogre » par la presse – est atteint d’une pathologie mentale grave. Le commissaire Louis Forestier, des Brigades du Tigre, et Frédéric Berthellon, médecin à l’hôpital Sainte-Anne à Paris, mènent l’enquête. Ils comprennent que le criminel frappe à des dates bien précises… et qu’il nargue la police, jusqu’à pénétrer dans ses bureaux pour y dérober des photographies des lieux des crimes ! Lorsqu’il enlève le fils d’un millionnaire américain, la pression médiatique et politique qui pèse sur la police devient encore plus forte.
Celle-ci parvient à découvrir l’identité de l’Ogre mais il lui échappe de peu, épargnant la vie de Forestier. À quel jeu ce criminel joue-t-il ? Tout laisse penser qu’il va continuer à tuer et à braver la police, comme s’il désirait inconsciemment qu’elle le neutralise.
On apprécie dans ce beau polar historique la linéarité de la narration. Musso n’en rajoute pas dans les recettes faciles et les effets spéciaux. Il aurait pu abuser des récits parallèles, des doubles intrigues, des personnages aux histoires tourmentées, des effets de surprise. Il centre au contraire le projecteur sur l’enquête menée par Forestier et ses hommes et par Berthellon. Lorsqu’apparaissent des flash-backs pour expliquer le passé du meurtrier, c’est de manière mesurée et sans en faire trop. Le lecteur partage le désarroi des policiers devant le sadisme du criminel. On en apprend pas mal au passage sur les pathologies mentales qui peuvent conduire au meurtre.
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