Ce roman est-il un polar historique ? Il en possède certaines caractéristiques : le cadre temporel situé dans un passé éloigné (1906) et une enquête – menée ici par un inspecteur de Scotland Yard en retraite, John Joseph Lintott. Mais il possède aussi d’autres dimensions qui en font un grand roman tout court : un peu de métaphysique, avec des personnages en quête d’identité ; un peu de surnaturel, en la personne du magicien Salvador dont les multiples tours restent sans explication, malheureusement pour le lecteur ; beaucoup d’aventures, qui mènent au grand galop les héros de Londres à San Francisco.
Le Creuset magique a été publié en 1976, ce qui ferait de Jean Stubbs un des précurseurs du roman policier historique, après Robert Van Gulik mais avant Ellis Peter et Umberto Eco.
L’intrigue en quelques mots : Alicia, la fille et assistante du magicien Salvador, est enlevée à Londres en plein spectacle par Bela Barak, millionnaire vivant à San Francisco, et par son homme à tout faire, Fleischer le balafré. Salvador demande à Lintott, qui a assisté à l’un de ses spectacles, de l’aider à retrouver sa sœur. Lintott, complètement désargenté depuis qu’il est en retraite, accepte d’autant plus qu’il soupçonne Barak d’avoir fait le coup. Barak avait en effet essayé d’associer Lintott à son plan criminel, mais n’avait réussi qu’à l’humilier.
Et voilà Salvador et Lintott embarqués pour la Californie, avec Lizzie, la fille de Lintott qui désire s’éloigner de son mari et a été embauchée par Salvador pour remplacer temporairement Alicia.
Alicia a-t-elle rejoint Barak de son plein gré à San Francisco ? Quelle relation la lie à Barak ? Quel lien existe entre Salvador et Francesca, la femme de Barak ? Comment vont évoluer les sentiments qui se tissent entre Lizzie et Salvador ?
Le lecteur se laisse prendre par l’intrigue policière, par les retournements de situation qui rythment chaque chapitre, par la solitude et la quête qui habitent chaque personnage.
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