Ce beau double album qui s’adresse à tous publics raconte, à travers le parcours d’Harvey et de Jim, l’histoire de dizaines de milliers d’enfants pauvres américains qui, à la fin du XIXe siècle et jusque dans les années 1920, ont été arrachés de leurs racines dans l’Est des Etats-Unis pour être adoptés par des familles du reste du pays. Ce n’est rien moins que le plus grand déplacement d’enfants de l’histoire de l’humanité.
L’histoire court en parallèle à deux époques : en 1989-90, lorsqu’Harvey, un de ces enfants placés, décide de partir à la recherche de son passé. On suit sa quête, soutenue par Bianca, une femme de son âge avec qui il fait connaissance, avec le même intérêt qu’une enquête policière. Et en 1920, où l’on assiste aux aventures de Jim et de ses frères et sœur, que leur père, désespérant de pouvoir les élever, choisit de laisser partir dans l’Ouest. Les routes d’Harvey et de Jim vont se croiser…
Les deux récits font comprendre, avec de petits détails qui en disent long et un dessin et une mise en couleurs magnifiques, ce que signifie pour un enfant que d’être séparé des siens, déraciné, puis, devenu adulte, d’ignorer les raisons qui ont poussé ses parents biologiques à le quitter. On comprend aussi comment de bonnes intentions (permettre à des enfants pauvres de connaître une meilleure vie) peuvent mener à plus de dégâts que de succès.
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