L’uchronie (réécriture de l’Histoire à partir de la modification d’un événement du passé) est un genre exigeant et passionnant. En déformant l’Histoire, il lui donne d’autres dimensions et davantage de chair, mais il demande de maîtriser parfaitement les événements du passé, sous peine de raconter n’importe quoi et de verser dans la science-fiction.
1940, et si la France avait continué la guerre s’appuie sur une base solide : les ouvrages du même titre publiés par Jacques Sapir, Frank Stora et Loïc Mahé aux éditions Tallandier et disponibles en ligne. Avec la mise en images de Pécau et Ukropina et le scenario centré autour de trois jeunes héros, Marianne, Yvon et Jules, on assiste à de l’ « histoire-réalité » et l’on touche mieux aux enjeux des journées historiques de la mi-juin 1940 qui ont décidé du sort de la France pendant quatre ans.
Ici, justement, la France ne se rend plus et décide de poursuivre la guerre. Le récit commence par la mort accidentelle (et authentique) d’Hélène de Portes, maîtresse du Président du Conseil Paul Reynaud, qui le poussait à accepter la défaite. Puis nos héros se retrouvent au château de Cangé, près de Tours, où le gouvernement s’est retiré. La réalité historique est que Pétain y a convaincu les ministres que le mieux était de se rendre à Hitler. Mais, sous les yeux de Marianne et Yvon, les choses vont se dérouler différemment…
Le trait de Jovan Ukropina et les couleurs de Tanja Cinna redonnent vie aux années 1940 d’une belle manière. Les trois héros qui engagent toute leur jeunesse dans les forces combattantes françaises sont bien sympathiques. On a hâte de les retrouver pour la suite.
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